samedi 13 octobre 2007

Un jour presque pour rien

Lundi 1er octobre
Puisque Roch a montré la velléité de sortir de son lit, Pascale choisit de lui faire une gigoteuse et se rend dans un magasin où elle achète un tissus en polaire.

Petit dimanche entre Français

Dimanche 30 septembre
Petit dimanche ordinaire, avec un passage à la kermesse. Badou change une veste rose qu’elle avait acheté la semaine précédente pour Bertille, trop courte, pour une autre, blanche, mais à sa taille.
Après ça, petit tour à Usaquen, puis nous allons déjeuner à Viva Brasil avec les Holstein et les Heurtault.Pendant l’après-midi nous nous rendons à une exposition canine où les Verdon font concourir Sol y Sombra, leurs deux Rhodesian Ridgeback.

Visite de Jenny et spasme du sanglot

Samedi 29 septembre
Aujourd’hui nous avons la joie de recevoir la visite de Jenny. Après un moment passé à l’appart, nous allons déjeuner au deuxième étage (tercer piso) d’Unicentro, où se trouvent un tas de restaurants (chinois, cuisine méditerranéenne, pâtes italiennes, hamburgers, grillades, fruits de mer, crêpes…). Après ça nous en profitons pour faire quelques courses à Unicentro.
A la fin de sa sieste, Roch essaye de sortir de son lit (à barreaux) tout seul et se croûte ; il fait alors un spasme du sanglot, un vrai, bleu schtroumpf, inconscient, la totale quoi. Ca fiche une grosse frayeur à Badou, moins à Pascale qui a expérimenté la chose avec Henri il y a un peu plus de 2 ans, et elle passeront leur soirée sur des forums Internet pour en savoir un peu plus.

Petites visites, au Refugio et chez les Tournier

Vendredi 28 septembre
Un jour à marquer d’une pierre blanche, ce matin, c’est grasse mat’. Après ça, on continue sur le même rythme, Roch se recouche après le petit dej’, puis fait la sieste après le déjeuner.
En fin d’après-midi nous devons rendre une visite aux Français du Refugio et prendre l’apéritif avec eux. Juste avant de partir, Roch qui adore se fourrer dans des petits coins se coince sous la table roulante et déclanche les fou rires de ses mère et grand-mère indignes qui, complètement écroulées ne pensent qu’a immortaliser l’instant (mais ne trouvent pas l’appareil photos) en se tenant les côtes avant de mettre une bon bout de temps pour réussir à le dégager.
Au retour et pendant le dîner, Bertille prêche le faux pour savoir le vrai : elle demande quand elle doit changer de maman. Pascale et Badou ne seront pas trop de deux pour la rassurer et lui promettre que ça n’arrivera jamais.Pendant ce temps Greg, qui termine un stage dans le sud, passe chez les Tournier où il peut revoir Laurent, Alexandra et Victoria, Valentina étant chez sa Nounou. Un splendide dessert et deux excellents cafés (pas préparés à la colombienne c’est sûr) les réunissent autour de souvenirs d’outre-atlantique.

vendredi 12 octobre 2007

Roch va un peu mieux

Jeudi 27 septembre
Après une nuit terrible nous retournons voir le docteur Pizon qui dit que bébé va beaucoup mieux, tant mieux, parce que nous on avait rien vu, mais il nous demande quand même de changer le Dolex pour du Dolex Grippa …
Les choses s’arrangent, poco a poco.
En fin d’après-midi, nous faisons une balade à Usaquen, petit village typique, avalé par la ville de Bogota pour n’être plus qu’un quartier, charmant au demeurant (jolies maisons anciennes, marché aux puces…), et relativement proche de chez nous.

Les sales journées se suivent...

Mercredi 26 septembre
Nouvelle visite chez le médecin qui octroie à Roch une angine en plus de son otite. Terrible, pauvre Bébé fatigué…Il nous fait doubler les doses d’antibiotiques et nous revoie dans nos pénates.
Nous faisons une petite promenade jusqu’au magasin de laine histoire de sortir tout le monde. Roch est toujours sous cellophane, histoire de ne pas aggraver son cas.
Enfin des nouvelles de l’avancée de notre dossier.
Sauf que c’est tout, sauf une avancée : la date à laquelle le juge a reçu le dossier (et à partir de laquelle il est dans l’obligation de rendre sa décision), n’est pas du tout celle qui nous avait été annoncée le 16 septembre, et qui nous avait fait croire à un retour avant le 7 octobre (date initialement prévue de notre retour). Le dossier n’est arrivé sur son bureau…qu’hier !!! Ce qui veut dire qu’il a 10 jours ouvrables pour rendre la sentencia, donc au pire jusqu’au lundi 8 octobre s’il a envie de prendre son temps. Ensuite il faudra récupérer les actes de naissance (sauf que Bertille est née à Florencia, chef-lieu du département de Caqueta, et ses coordonnées sont 01° 36' N et 75° 36' O, autrement dit à dache, qu’il faut y aller en avion, que c’est un coin trop dangereux pour que Pascale y aille, qu’il faut au moins 2 jours, que le trajet se fait en avion…), faire traduire un paquet de documents, faire authentifier puis apostiller la sentencia, obtenir les visas (colombiens) des enfants, apporter le tout à l’ambassade de France pour l’obtention des visas (plusieurs jours après)…Autant dire qu’on est pas partis avant…La fissure se transforme en fracture ouverte…

Sale journée...

Mardi 25 septembre
Vraiment une sale journée…
Roch est malade, Pascale l’emmène voir un médecin au centre médical…Plénitud, 4 étages sous notre appart’, otite. Super…
Grosse sieste, puis ballade en poussette (protégé des courants d’air, of course, ce n’est pas la peine d’appeler la DASS pour maltraitance.
Aujourd’hui, c’est normalement la dead line pour avoir la « sentencia », le jugement d’adoption, qui va permettre de relancer la procédure qui est un peu en stand-by depuis notre rendez-vous à l’ICBF le 7 septembre.
Pas de nouvelle de la sentencia… fissure du moral.
Heureusement une visite d’Aurore vient un peu colmater la brèche.
Ce soir Roch à l’air d’aller mieux, nous pensons avoir gagné la bataille contre fièvre.
Erreur, il ne s’endort pas de la nuit, et ne descend pas en dessous de 39,5°.

La somme de toutes les peurs

Lundi 24 septembre
Ce lundi est celui du deuxième témoignage de Bertille.
Au tribunal, elle répond comme elle peut mais se moque un peu du monde en faisant intervenir des lutins dans son récit ; du coup, ils sont pris à leur propre piège et finissent par la laisser tranquille.
En sortant du tribunal nous faisons une petite balade et dans l’après-midi nous rendons une visite à Aurore.
Un petit crochet par la banque sur le trajet aller pour tirer un peu de liquide, et Pascale se rend compte qu’elle a oublié le plan de ville ; elle retourne donc rapidement à l’hôtel, et pendant ce temps, Bertille qui est restée dans l’agence avec sa grand-mère se prend à penser que sa maman ne va jamais revenir.A son retour, la montée dans le bus est plus qu’acrobatique et le chauffeur manque de nous tuer en démarrant sur les chapeaux de roues alors que nous sommes en train de monter, puis roule avec la porte ouverte. Bertille fait une énorme frayeur à sa maman ainsi qu’à sa grand-mère : montée la première elle est partie se cacher au fond du bus et ne se montre pas lorsqu’on l’appelle…Elle finira par se découvrir mais sans comprendre qu’on s’est fait un sang d’encre pour elle, croyant qu’elle était descendue par l’autre porte.

Vous reprendrez bien un peu de frayeur?

Dimanche 23 septembre
Ce dimanche, nous allons tous les 4 à la Candelaria, le plus vieux quartier de Bogota, dont certaines maisons de style colonial datent de l’époque des conquistadors.
Nous décidons de déjeuner dans un restaurant français, mais alors que nous descendons du taxi pour réserver une table, nous assistons à un début de règlement de compte : un homme sort un flingue et se met à en poursuivre un autre. Nous avions envisagé de faire un tour à pied après la réservation, mais finalement nous préférons rester dans la pâtisserie attenante au resto à discuter avec le patron de ce qui vient de se passer et d’une expo qui doit se tenir la semaine prochaine.
Après avoir déjeuné nous faisons une balade à pied jusqu’à la place Simon Bolivar, Bertille et Roch font un tour en lama et se font photographier, nous découvrons le musée de l’armée, celui des costumes régionaux colombiens, puis Pascale conduit Badou jusqu’à San Andresito (un peu moins sûr que les quartiers environnants).
Le retour vers notre quartier se fait en bus, pour pas un rond (3000 pesos, c'est-à-dire 1€), et directement, idyllique. Nous faisons un saut à Unicentro où Bertille reste plusieurs minutes bouche bée devant des gus en train de faire des sketches avec des ballons de baudruche. Pascale et Badou prennent un café glacé avec chantilly et chocolat qui les réconcilie avec le café en Colombie, Bertille a droit à une glace et Roch n’a rien du tout puisqu’il dort.
De retour à l’appart, Roch poursuit sa sieste et se réveille au moment de partir pour la messe. Une fois de plus, pas de place assise à la messe de 18h00, mais là encore Roch fait des ravages autour de lui.

jeudi 11 octobre 2007

Comme un jour sans pain

Samedi 22 septembre
Ce jour est assez fade, il ne se passe pas grand-chose, si ce n’est la chute explosive du mixer rempli de carottes bouillies qui se répand dans toute la cuisine et au passage sur la dernière jupe propre de Pascale.Le soir nous partons dîner au restaurant. L’idée est de faire plaisir aux enfants, et donc de choisir un resto pour eux. Des hamburgers sud-américains sont au menu. Pour rentrer à Plenitud, un taxi est appelé depuis le resto, mais il met un temps fou à venir, ce qui angoisse Badou qui craint un peu pour sa vie, celle de sa fille et celles de ses petits enfants alors qu’elle attend bien à l’abri à l’intérieur du restaurant.

Comment se simplifier la vie

Vendredi 21 septembre
Aujourd’hui les Tournier sont sur le départ. Valentina passe la matinée avec nous au parc et à la maison, Alexandra nous dépose tout ce qu’il faut transmettre à Fana.
Les filles ont du mal à se quitter. Roch fait une très grosse sieste ; il doit couver quelque chose car il est très fatigué.
Bertille et Roch font une sieste en début d’après-midi, puis nous faisons un tour à l’Unicentro. Badou fait l’achat de 2 téléphones portables qui ont tellement de succès que Bertille ira même au lit avec le sien. Badou s’achète également un appareil photo dont les produits alimenteront le blog dans les jours à venir.
Nous faisons également des courses au supermarché CAFAM, plus proche et finalment plus pratique que l’Exito d’Unicentro. A la sortie, nos courses sont livrées à domicile, et c’est l’occasion pour Bertille de se marrer comme une baleine lorsqu’elle est conduite à l’hôtel en caddie (c’est un des côtés pratiques de la vie ici, quand on trouve les courses trop lourdes, on se fait livrer très facilement. Cela consiste à dire au préposé au remplissage des sacs « suivez-moi jeune homme (ou jeune fille, on n’est pas comme ça non plus), j’habite à Plenitud ». Alors le jeune homme (ou la jeune fille), re-rempli le caddie qu’on vient de vider sur le tapis roulant et nous accompagne jusqu’à la maison (à 50 mètres) pour nous éviter de porter l’eau , le lait et autres kilos de pommes. Ce jour là, c’était un caddie à siège enfant, d’où la joie de Bertille qui n’a même pas eu à se porter elle-même).

mercredi 10 octobre 2007

Miroir, mon beau miroir...

Jeudi 20 septembre
Ce matin tout le monde part pour Fana où Badou donne une consultation sauvage de podologie pour Flor, et là, arrivée inespérée du colis envoyé deux mois et demi plus tôt et contenant une robe de princesse, des poupées à nos effigies et des petites voitures pour Roch.
Nous achetons un bouquet de 30 roses ivoires sublimes pour 2 euros qui transforme notre petit trois pièces en hall de palace.
En rentrant, nous déjeunons et nous remercions les Tournier pour leur invitation à partager leur déjeuner, mais c’est le jour des nattes. Le vrai, cette fois-ci nous en sommes certaines (pas certains parce que Roch qui s’en cogne un peu n’est sûr de rien).
Lorsque les Tournier s’en vont déjeuner, ils rencontrent Badou qui à relevé Pascale dans son tour de garde pour surveiller devant l’hôtel l’arrivée de Derly et ainsi éviter les déconvenues de la veille. Badou remonte désespérée pour annoncer à Pascale que décidément, Derly ne viendra pas, mais elle la trouve installée en train de faire les nattes de Bertille. C’est probablement alors qu’elle discutait avec Alexandra et Laurent qu’elles se sont croisées.
Longue séance de tressage, que Bertille supporte avec le sourire, alors que Derly explique qu’elle est très courageuse, car ce qu’elle lui fait est très douloureux. Il est vrai qu’elle en a tellement envie que pour elle ça vaut le coup de souffrir pour être belle.
Pendant que Derly œuvre, Pascale se lance à la recherche des Tournier dans Unicentro, sans succès. Valentina rejoint donc sa copine à l’hôtel. A elle deux elles descendent un max de gâteaux, et enguirlandent Roch qui se retrouve avec deux grandes sœurs sur le dos.
Un peu plus tard, Badou descend au parc avec Valentina et Roch, alors que Bertille est en pleurs. Heureusement son supplice prend fin et c’est revêtue de sa robe de princesse qu’elle part chez les Tournier en compagnie de Valentina.
A l’issue d’un goûter au cours duquel Bertille a pu entendre un paquet de fois qu’elle était très belle, chacun regagne son chez soi pour finir la journée selon le même scénario que d’habitude.

Une journée à se faire des cheveux

Mercredi 19 Septembre
Ce matin, Bertille a réclamé Elias et nous sommes allés rejoindre les Holstein au parc. Roch, stoïque est resté dans sa poussette à attendre que les choses se passent puis a fait trois pas de son côté.
Bien que très contents de se revoir, Elias et Bertille n’en gardent pas moins des rapports parfois un peu tendus. Quoi de plus drôle, en effet, que des rester planter en haut du toboggan à attendre que les autres ne puissent pas passer. Ni l’une ni l’autre ne sera en reste, à ce niveau là.
Heureusement, pour détendre l’atmosphère une dame a la bonne idée de promener ses chiens dont un jeune golden retriever de 4 mois qui emportera tous les suffrages et fera oublier l’enjeu territorial du toboggan.
Nous rentrons à l’hôtel assez tôt pour pouvoir faire manger les enfants à une heure décente et les coucher ensuite, sachant que pour Bertille, ce jour est un grand jour, c’est celui des cheveux longs. Nous attendons avec impatience Derly qui doit venir à 13 heures pour lui faire ses nattes et lui poser ses extensions. C’est un tel événement, que même Elias, Florence et Eric ont prévu de passer voir ça le soir même.
Dernière bouchée en bouche, Pascale et Badou envoient Roch et Bertille au lit en négociant avec cette dernière le fait qu’elle ne dormira pas très longtemps car la dame qui sait faire les cheveux longs doit venir bientôt.
Heureusement, Bertille s’endort. Ses rêves doivent être assez beaux, car elle en oubliera même la venue de la coiffeuse.
Quant à Pascale et Badou, à 13heures trente, elles se disent que finalement Derly devait arriver à 14 heures.
Puis… «Non, c’est certain, elle a du avoir un problème !»
14 heures 30: «Elle va arriver, elle aurait prévenu, ce n’est pas son genre !»
14heures 45 «Non, c’est vrai, elle avait l’air vraiment sérieux, cette fille !»
14 heures 50 «C’est vraiment nul TV5, franchement c’est la troisième fois que je vois ce film depuis que je suis arrivée.»
15 heures «Je vais appeler pour voir»
15 heures 5, 7 et 9 «Ca ne réponds pas sur son portable»
15heures 15 «Heureusement que Bertille dort !…»
15heures 30 «Oui, mais elle va bien finir par se réveiller»
Bertille se réveille et ne dit rien.
Toujours pas de nouvelles de Derly ; nous allons au parc.
Roch découvre dans les mains d’un petit garçon italien un téléphone Power Rangers rouge qui parle et qui sonne ; en grand-mère expérimentée, Badou identifie là ce qui manque à son petit fils (en dehors de son papa, car il se colle à tous les hommes un peu bienveillants qu’il peut rencontrer).Peu après le retour à l’hôtel, Eric arrive avec Elias pour voir des nattes qui n’existent pas.

Encore un petit coup de stress

Mardi 18 septembre
Alors que tout le monde dort à Bogota (il est 01h00 du mat’), Greg reprend le boulot et une vie presque normale.
A Plenitud, Bertille qui a traversé pas mal de trucs pas trop drôles, fait vivre l'enfer à son entourage. Opposition silencieuse permanente avec capacité d'inertie dépassant celle de la mule de compet', sans larme, sans expression et sans la moindre explication. Elle viendra à bout de la patience de sa grand-mère et fera pleurer sa mère. Une journée qui commence bien.

Cet après-midi, Derly, la coiffeuse, doit venir voir les cheveux de notre fille pour évaluer la possibilité de lui faire des tresses.
Au moment où elle arrive, Roch, qui expérimente sans cesse le théorème des bébés «toute porte fermée doit être ouverte, toute porte ouverte doit être fermée », s'enferme... à clef dans notre chambre avec accès libre à la salle de bain et tout ce qu'elle contient et surtout à la fenêtre dont le système de fermeture est cassé au dessous de laquelle est placée le lit d’appoint. C'est vraiment un grand millésime dans les gaudineries.
Appel affolé de Pascale à la réception pour qu'ils envoient quelqu’un ouvrir la porte de la chambre et réparer mais nous tombons sur Toto-le-nul-qui-doit-être-le-fils-du-patron-qu'à-chaque-fois-qu'on-lui-demande-un-truc-y-tombe-à-côté-si-jamais-il-essaie-de-le-faire. Pas de problème il nous envoie quelqu’un. Tu parles, au bout de 10 mn toujours personne, rappel de Pascale, ben tient, il comprend pas pourquoi qu'y sont pas là, entre temps, on parle à Bébé, Bertille qui a déjà été bien sopo s'inquiète un max et Derly, adorable, bousille sa carte d'identité pour essayer de crocheter la serrure comme dans les films, mais bon là, on est pas dans un film. Elle propose de descendre à la réception pour faire activer les choses. Troisième coup de fil surréaliste, toujours à la réception ; réponse de Toto-vous-connaissez-la-suite : «attendez madame ». Puis il décroche un autre téléphone et demande à un certain Alejandro de venir «libérer un bébé enfermé seul dans une chambre au 544 ». Pascale un brin colère, quand même, «vous n'aviez appelés personnes, jusque là??? ?!!!! », réponse de Toto-t'as-de-la-chance-dêtre-encore-en-vie «non madame!... ». Il avait de la chance qu'il y ait du monde et qu'il faille que Pascale maintienne son bébé près de la porte en lui parlant. Deux secondes de défoulement, il se fait quand même traiter de fou dangereux, c'était mérité, et Alejandro arrive tel Zorro (dont on se demande d'ailleurs s'il, n'était pas plutôt Colombien que Californien) pour libérer Roch.
Derly examine les cheveux de Bertille et rendez-vous est pris pour le lendemain afin de lui faire des cheveux longs.
Tout le monde à la sieste et tranquille jusqu'au soir, il faut dire qu'en deux jours...

Par dessus l'Atlantique

Lundi 17 septembre
A 11h30, heure de Paris, Greg se pose sans encombre à Roissy. Il fait très beau et très chaud.
Des navettes Air France doivent permettre aux passagers de gagner Paris rapidement, et leur fréquence est de 30 minutes. Une heure plus tard, et alors qu’aucune n’a pointé le bout de sa calandre, Greg décide de prendre un bus RATP. 8,5€ le ticket ! , ils se mouchent pas du pied à la Régie, pour ce prix là à Bogota on prend un taxi à 4 ou 5 pendant quelques heures. Il faut avouer que là, on en a pour son argent : en une heure on visite la totalité de Roissy : les aérogares, les parkings et j’en passe.
Arrivé à Opéra, il faut encore prendre un métro pour rejoindre la gare d’Austerlitz, direction Limoges pour y récupérer une voiture avant de retourner à Tours.
Avant que le train ne quitte Paris, Pascale, Badou et les enfants sont sur le pied de guerre. A 08h00, Annette passe les prendre afin de les accompagner au tribunal.
Bertille (qui n’a pas 5 ans) doit témoigner au sujet d’un accident qui a eu lieu à FANA quelques mois plus tôt et dont elle n’a pas eu pleinement connaissance. Jenny qui a travaillé avec elle afin d’atténuer son traumatisme est venue pour l’aider.
Dans un premier temps, tout le monde doit attendre, car Bertille, mineure, n’a pas le droit d’entrer ; sauf que c’est pour elle que tout le monde est là. « Bon d’accord, elle peut entrer, mais pas le petit garçon ». C’est mal connaître Pascale qui répond que ce sera avec son petit frère, sa mère et sa grand-mère ou pas du tout ; le fonctionnaire, un peu borné mais toutefois sympa fait rajouter le prénom de Roch sur la convoc’.
Arrivés au bureau du procureur, quelqu’un explique qu’il va falloir attendre, car la convocation était pour 08h00, que là il est 09h00, et qu’il y a d’autres auditions en cours pour des affaires différentes ; Jenny remet tout le monde devant ses responsabilités en exhibant la convocation qui stipule bien noir sur blanc « 09h00 ».
Néanmoins, après avoir reçu des excuses, il faut tout de même attendre.
Petit changement de bureau, nouvelle attente de 30 minutes car nous sommes en retard, re-exhibition du papier qui dit bien que « non-on-est-pas-en-retard-on-est-convoqués-à-09h00 », re-excuses mais on nous demande si ce n’est pas trop grave d’attendre quand même. Pascale s’énerve un chouia (« son père est parti la veille, elle n’a pas 5 ans, je l’ai sortie du lit super tôt juste pour répondre à une convocation idiote, je veux la remettre au lit dans la matinée parce que ensuite on va déjeuner au resto avec des amis, donc si, c’est grave, et non, je ne veux pas perdre encore une heure, non mais ! ».
C’est une psy du Bienestar qui est sensée interroger Bertille. Elle arrive – enfin - et explique à Pascale qu’elle ne peut pas s’asseoir à côté de sa fille car elle va influencer son témoignage ; «(re!!!!) d'accord, je m'assied derrière, mais pas trop loin quand même, parce que je lui ai tout de même promis que je resterai dans la pièce et Jenny avec moi alors que Mamoune serait dans la pièce à côté avec Roch ».
La psy lui parle 5 minutes, puis revient et essaie (bon courage) de virer purement et simplement Pascale de la salle d'interrogatoire (qui doit bien faire 25 m² mais c'est pas grave) arguant que Jenny + Pascale + le proc = 3 personnes, donc deux de trop et que seule une personne doit être là sous peine de voir l'enfant changer son témoignage.
Pascale lui explique, sereinement mais fermement, avec un sourire dans lequel elle prend soin de mettre en valeur ses crocs acérés qu’elle ne sortirait pas de là sans sa fille et c’est reparti : « ce n'est pas un bon souvenir pour elle, son papa est parti hier, et je lui ai promis ». On lui explique alors en la prenant de très haut qu'ils sont des pros et qu’elle doit leur faire confiance. « D'accord avec vous (encore que, mais pour FANA Pascale s’écrase) mais je lui ai promis, je ne sors pas ». C'est alors que le procureur qui n'avait rien dit jusque là l'ouvre et dit : « l'esprit de la loi c'est que sa mère soit là, s'il faut une seule personne, c'est moi qui sort! ». Ahurissement de la psy estampillée « fonctionnaire colombien désavouée dans sa petite entreprise de prenage de très haut ».
C'est alors qu'arrive, à la ramasse, une super pépée brune, tailleur pantalon et brushing nickel qui était en fait en charge de l'affaire et inspectée en ce moment par le proc plus âgé présent depuis le début. Elle commence à en remettre une couche « et moi aussi je suis une mère adoptante et patati et patata ». Pascale est tentée de lui répondre "me hace una pierna bonita" (littéralement : ça me fait une jolie jambe), mais non, elle répond, constante et toujours souriante : « d'accord avec vous, mais je ne bouge pas de mon siège sans ma fille ».
« Elle a assisté à l'accident et elle est la seule, vu son age (les autres sont tous plus jeunes) à pouvoir nous dire ce qui s'est réellement passé ». Intervention de Jenny : « Non, pas du tout, elle recevait un vaccin à l’infirmerie lorsque la télé est tombée, et lorsqu'elle est revenue, la puéricultrice très stressée l'a envoyée chercher du secours ».
In-cro-ya-ble…, mais alors, le questionnaire préparé par la proc (l’inspectée) et par la psy de l’ICBF n'est pas le bon, qu'est-ce qu'on va faire????
Et ben, le refaire pardi, et on est repartis pour un tour. Bertille, Roch, Mamoune, Jenny, Annette et Maman au tribunal lundi matin prochain.
Il est très possible d’imaginer que la note de la pépée adoptante en tailleur pantalon pourrait peut-être figurer en bonne place au sommaire du grand livre des bides....
Allez, on repart, petit tour chez Jenny, papouille au chien de ses parents, les enfants sont ravis, lui un peu moins mais il les laisse faire.
Sur le coup de 11h30, Jenny dépose tout le monde au Museo del Chico (littéralement « musée de l’enfant », celui du plan qui comes together), mais le bon, cette fois, pas le Museo del Niño (que l’on peut traduire sans se louper par « musée de l’enfant » ; il faut avouer qu'ils brouillent un max les pistes dans cette ville) où nous devons retrouver les Tournier et les Holstein pour déjeuner au restaurant du musée. Comme ça fait longtemps le plan qui comes together, et que les gaudineries nous manquent, le restau du musée n'existe plus depuis 1 semaine et Pascale s'aperçoit en arrivant que son appareil photo tout neuf est resté chez Jenny... Comment qu'y dit Hannibal Smith, déjà?...
Nous retrouvons les Tournier et attendons les Holstein qui nous laissent des messages excédés, coincés qu'ils sont dans les bouchons, avançant à la vitesse moyenne d'un mètre à la minute.
Nous déjeunons dans un resto du parque de la 93 qui est super, il faut bien dire ce qui est, puis nous profitons du parc du Museo del Chico qui est tout de même extra en attendant Laurent et Eric partis chercher des pâtisseries ; ils ne reviendront que très tard, nous serons déjà partis et les retrouverons descendant du taxi à l'hôtel. Finalement, nous mangerons notre dessert dans l'appartement des Tournier en compagnie des Holstein et de tous les enfants un peu crevés (tu parles) qui s'avachiront devant un film que notre amish de fils s'évertuera à éteindre toutes les deux secondes sans grand succès. Il se vengera finalement sur les gâteaux.
Pendant ce temps, Greg est arrivé à Limoges, est passé récupérer la voiture chez Alain (le papa de Pascale) et a pris la route de Joué-lès-Tours qu’il rejoint par petites étapes, au gré des aires de repos. Il arive aux alentours de 23h00, et a osé récupérer Tétia à ce moment là.
A Bogota, c'est retour à la maison, bain, dîner, prière et dodo.

lundi 8 octobre 2007

Première séparation

Dimanche 16 septembre
Plutôt que de rajouter de la vaisselle au stress ambiant, nous instaurons une tradition : désormais, dès que quelqu’un de la famille quitte la Colombie, nous prenons un brunch au restaurant situé dans le patio de l’hôtel. Le brunch est très largement à la hauteur de nos espérances (mis à part le jus de papaye, plus que dégueu), puis nous faisons un tour à la kermesse. C’est là que nous assistons à la messe célébrée en plein air, avant la traditionnelle averse du dimanche matin (nous savions que la Colombie était conservatrice, mais là ça frise la maniaquerie, cette pluie « spéciale kermesse de Plenitud »).
Greg et Pascale font un saut au Refugio pour donner à Eric et Florence les boissons de l’anniversaire d’Elias.
Le vol AF423 décolle à 17h25, mais il faut s’enregistrer avant 16h30, et nous quittons l’hôtel aux environs de 15H30. Très à l’heure nous ne profitons toutefois que peu du temps qui nous reste à passer ensembles, car il faut faire longtemps la queue.
Le moral de Greg a un niveau qui tend de plus en plus vers zéro, mais la séparation se fait plutôt en douceur.
Fracture de moral pour Bertille et Pascale qui font le choix de passer à l’anniversaire d’Elias mais arrivent alors que tout est terminé. Retour à l’hôtel à pied, en compagnie des Tournier, et, alors qu’au dessus des Antilles Greg pense sa dernière heure arrivée tant les trous d’air font bouger l’avion, le reste de la famille se couche de bonne heure, car demain un évènement pas trop sympa va obliger tout le monde se lever tôt. Désormais, et pour 3 semaines à priori, le blog « Bertille&Roch » va faire un grand écart au dessus de l’Atlantique.

Gloria in excelsis!

Samedi 15 septembre
Un seul évènement doit guider notre journée : l’ondoiement de Bertille et Roch, prévu juste avant la messe, à 11h30.
Pas de violence, c’est les vacances, nous prenons notre temps (il est vrai aussi qu’on ne s’est pas couché tôt la veille, et que forcement, on va marcher beaucoup moins bien maintenant. Sitôt le petit dej’ pris, les enfants enfilent des vêtements blancs, et nous prenons un taxi (dont le chauffeur parle français) qui nous mène à Santa Beatriz. Là, petite déconvenue pour Bertille (et pour ses parents) : ce n’est pas le curé habituel qui célèbre la messe, mais un autre, qui n’est pas au courant (forcément) ; conséquence, l’ondoiement n’est pas possible ce matin, il pourra se faire pour la messe de 17h00 ; nous suivons toutefois la messe de 12h00.
Nous avons rendez-vous à 13h00 chez Archie’s (Cf. Mardi 11 septembre) avec les Tournier (parents de Valentina, 4 ans, et de Victoria) qui terminent bientôt leur séjour colombien et qui rentrent de vacances à Carthagène. Plutôt que de risquer la tache mortelle qui ne s’en va pas sur les fringues blanches, nous choisissons de faire un saut à l’hôtel pour en prendre d’autres qui craignent un peu moins.
Devant Plenitud nous rencontrons les Tournier et, pendant que nous échangeons quelques mots, Pascale file à l’appart pour chercher les vêtements de rechange.
Nous sommes 5 à l’arrière du taxi (de marque Chevrolet mais de taille Fiat Cinquecento, vous savez, le pot de yaourt), et Bertille et Roch réussissent à enfiler leurs vêtements avant notre arrivée au resto.
Pendant que les parents font plus ample connaissance, les deux (grandes) filles vont préparer leur pizza (saveur inchangée).
Pendant le déjeuner, Bertille est odieuse avec Victoria, lui pique sa pizza, refuse de lui demander "s'il te plaît" ou de lui dire "merci".
De retour à Plenitud nous enfilons à nouveau à Bertille et Roch leurs vêtements de la matinée, nous reprenons un taxi, direction Santa Beatriz.
Vient le moment de l’ondoiement, bref, célébré dans la relative intimité de la sacristie ; très grand moment en fait pour des parents un peu plus qu’émus. Bertille Juana Maria Maykie Bernadette et Roch Daniel Jean-François Alain font leur entrée dans l'Eglise.
Dans la foulée nous décidons d’aller faire des courses dans la rue du cuir, à l’angle de la calle 137 et de la carrera 52 ; l’adresse nous avait été donnée par un chauffeur de taxi qui nous emmenait à FANA, mais celui qui nous a chargé ce soir est un peu dubitatif, et il lance un appel à la radio afin de vérifier l’intérêt du lieu auprès de ses collègues. Ceux-ci sont unanimes pour dire qu’il n’y a rien de spécial à l’adresse que nous mentionnons, mais que ce que nous cherchons peut se trouver du côté du croisement de la Calle 63F avec la Carrera n° 22. Compte tenu de la densité de circulation, il faut environ 45 minutes pour rejoindre la bonne adresse ; nous y sommes en 20 minutes, et avons largement le temps de faire nos emplettes avant la fermeture.
Retour à l’hôtel où Greg se montre particulièrement dur à vivre (petit stress de veille de départ).

mardi 2 octobre 2007

Que d'émotions!!!

Vendredi 14 septembre
Bertille a passé une mauvaise journée hier, il n’est donc pas question de la lever avant qu’elle ne se réveille d’elle-même. Greg fait donc un saut à Santa Beatriz pour convenir d’une autre heure ou d’une autre date. « Demain 11h30 ? – OK !».
A son réveil, Bertille va beaucoup, beaucoup mieux ; plus de fièvre, plus de douleurs, sauf lorsqu’on lui demande de faire quelque chose d’un peu contraignant pour elle.
Petit dej’ pris, comme il fait beau et chaud, et vues les données du précédent paragraphe, pas trop chargés (sac à main et vanity case seulement) nous hélons un taxi pour nous rendre au Hogar Margarita.
Après avoir fondé FANA il y a maintenant 35 ans (elle était presque pionnière en Colombie), pour recueillir les enfants abandonnés de Bogota et faciliter leur adoption, Mercedes a souhaité offrir aux futures mères en détresse une maison dans laquelle elle pourront se préparer non seulement à l’accouchement mais aussi à leur vie après celui-ci, soit en gardant leur enfant avec elles soit en le confiant à l’adoption ; cette maison, c’est le Hogar Margarita. La conductrice du taxi est plutôt sympa, elle est évangéliste (c’est rare dans un pays ultra catholique) et écoute à la radio un prêche d’une jeune pasteur (ou pasteuse peut-être depuis la réforme Jospin) de 15 ans, en direct du Coliseo, la grande salle de spectacle de Bogota. Nous n’y comprenons pas grand-chose, mais ça nous change de Radio Uno et son jingle qui tape sur les nerfs auquel nous avons droit dans tous les autres taxis.
L’adresse est dure à trouver, mais nous finissons par arriver. Nous sommes accueillis par la directrice du foyer et par Maria Lucia, l’une des filles de Mercedes, très impliquée dans le Hogar. Nous visitons l’une après l’autre toutes les pièces de la maison qui peut recevoir de nombreuses femmes ainsi éventuellement que leurs enfants si elles en ont déjà eu avant leur grossesse du moment. Oratoire, chambres, atelier (couture et broderie), laboratoire (les futures mères reçoivent une formation professionnalisante en boulangerie et pâtisserie qui leur permet de recevoir un diplôme nécessaire pour travailler dans les métiers de l’alimentaire en Coombie) ; nous sommes au Hogar depuis presque une heure lorsque, en entrant dans le bureau de Maria Lucia, Pascale aperçoit le sac à main de cette dernière et prend conscience qu’elle n’a pas le sien sur le dos. Un saut à l’accueil au rez-de-chaussée, « non, il n’y est pas », un coup d’œil aux photos prises avant de grimper dans le taxi devant l’hôtel « si, tu l’avais sur le dos » (vous pouvez le voir aussi). Heureusement, les passeports sont dans le coffre à l’hôtel, mais dans le sac il y a toutes les cartes bancaires avec lesquelles Pascale devait vivre après le départ de Greg, permis de conduire (avec une jolie photo dessus), et probablement tout un tas de choses très utiles voire indispensables.
Nous avons pris le taxi au vol, nous n’avons donc pas le petit papier remis par le portier de l’hôtel, sur lequel est noté le numéro de la plaque d’immatriculation (afin d’éviter de se faire enlever par un faux taxi), nous ne connaissons même pas la compagnie. Nous savons juste que c’est une femme (ce qui est rare dans la profession) et qu’elle n’écoute pas Radio Uno (nous n’avons pas de statistiques officielles, ça doit être encore plus rare, mais ça ne suffit pas pour retrouver quelqu’un dans une ville de 9 millions d’habitants - qui je le concède volontiers ne sont pas tous des femmes ou des chauffeurs de taxi, mais bon - ; pour faire bref, on est un peu dans la m… .Pascale, qui ne doute de rien, n’est pas affolée mais appelle le centre d’opposition VISA ; bien entendu elle ne connaît pas le numéro de ses cartes (mais reconnaissez-le, vous non plus), mais on les retrouve grâce à celui des cartes que Grégoire a dans son portefeuille (qu’il n’a pas oublié dans le taxi, lui ! D’accord il a perdu 2 paires de lunettes de son fils puis un pull, mais c’est quand même moins grave…non mais !) 42 minutes de conversation durant lesquelles Pascale fait passer 2 messages : « annulez mes 2 cartes bleues, 1er message, mais surtout ne touchez pas à celle de mon mari, 2ème message ». http://www.audiard.net/tontons/grisby.au
Maria Lucia prend les choses en main ; question compagnies de taxi, on les appellera toutes. Heureusement Grégoire finit pas se remémorer certains détails, notés sur la fiche que, comme tout chauffeur de taxi, la conductrice avait accroché au dossier du siège avant droite. Tout d’abord la conductrice a un nom double (détail super utile dans un pays où la loi fait obligation à chaque citoyen d’avoir un nom double, la plupart du temps celui de sa mère suivi de celui de son père). Ensuite, il y avait six « 1 » consécutifs dans le numéro de téléphone de la compagnie de taxi (là encore, remarque pertinente qui vaut la peine d’être faite, parce qu’à Bogota les numéros de téléphones des compagnies de taxi sont les suivants : 211 1111, 311 1111, 411 1111, 511 1111, 611 1111, et ainsi de suite). Enfin, trait de lumière, il croit se souvenir que le premier chiffre était un 4 (mais c’était peut-être un 3, ou un 2…), puis finit par lâcher le nom de la compagnie, TAX EXPRESS. Consultation de l’annuaire, le numéro commençant par un 4 correspond bien à
BINGO!!!
La compagnie est appelée et les opérateurs doivent lancer des appels sur la fréquence professionnelle des conducteurs. Prière à Saint Antoine de Padoue dans l’oratoire.
Pendant ce temps, Pascale, qui en a fini avec VISA, tente de joindre American Express, en vain.
Nous avons du interrompre notre visite en cours de route pour régler le problème du sac, et nous ne pouvons la reprendre car la maman de Pascale arrive par le vol de 14h25. Maria Lucia offre à Bertille et Roch des cadres contenant des broderies réalisées par les jeunes mères du foyer.
Nous n’avons plus le temps de retourner à l’hôtel pour déjeuner, on fera ça à l’aéroport.
Maria Lucia nous appelle un taxi, remet à Grégoire un papier sur lequel est noté le numéro de la plaque ainsi que la « clé », nombre secret à donner au chauffeur afin de prouver que vous êtes bien le client qu’il doit charger.
En montant dans le taxi (de la compagnie TAX EXPRESS) nous entendons l’un des appels visant à retrouver le sac, mais aucune réponse ne vient nous libérer. Direction l’aéroport, nous n’avons aucune idée du délai de route et nous voyons large pour chacun de nos déplacements. En fait, c’était pas trop long, surtout en roulant sur le bas côté herbeux de l’autoroute urbaine (au-delà de la bande d’arrêt d’urgence), à un petit 50km/h qui nous permet de dépasser pas mal de monde. Nous échangeons nos numéros de téléphone avec le chauffeur afin de pouvoir l’appeler lorsque nous voudrons quitter l’aéroport ; en attendant il va stationner dans un parking un peu plus loin.
Nous avons théoriquement le temps d’avaler un hamburger-frites-coca (plus une glace au chocolat pour Bertille) avant l’atterrissage du vol 422 d’Air France. Théoriquement, parce que Bertille prend son temps, tellement, que seuls Roch et Grégoire iront accueillir Badou.
Roch est un peu réservé, mais laisse sa grand-mère lui toucher le bras. C’est assise sur son siège de fast-food que Bertille fait la connaissance de Mamoun (le nom de grand-mère de Badou).
Le taxi nous récupère devant la porte, nous nous entassons comme nous pouvons (nous avons été bien inspirés de ne pas partir avec la poussette), direction Plenitud.
Roch se laisse peu à peu apprivoiser, Bertille est conquise.
A la réception de l’hôtel, pas de nouvelle du sac. Pascale essaye à nouveau de contacter AMEX, et y arrive ; alors qu’elle commence les démarches d’annulation, le téléphone de service sonne. C’est le portier, la conductrice du taxi est devant lui, avec le sac. Plusieurs clients se sont succédés dans sa voiture, et finalement l’un d’eux lui a demandé si le sac qui était dans ses pieds lui appartenait. Après avoir reconnu Pascale sur la photo de la carte d’identité, elle s’est souvenue nous avoir pris à l’angle de la carrera 127 et de la calle 15, et a tenté sa chance à Plenitud. Un grand ouf de soulagement ; Pascale avait raison d’être confiante.
Ce soir, nous dînons tous les quatre chez les Verdon (Badou un peu fatiguée par le voyage reste à l’hôtel).
Juste avant de monter dans le taxi, Bertille passe quelques minutes avec Sarah, la labrador sable, et lui prête un faux téléphone portable en plastique orange qu’elle a ramené de la fête à FANA. Bien entendu, Sarah n’est pas disposée à le lui rendre, donner, c’est donner, reprendre… Bilan Bertille fait la gueule (elle est très forte pour ça). A notre retour, nous ne retrouverons que quelques morceaux bien mâchonnés.
Notre taxi a du mal à trouver l’adresse, mais comme d’hab’ on finit par arriver. Nous faisons la connaissance de Grégoire Verdon, et Roch, contrairement à son habitude ne se montre pas distant, bien au contraire, il va jusqu’à remplir le briquet de son hôte de salive (la vérité, c’est la honte pour ses parents).
Pendant que les adultes dînent, les enfants regardent Aladin ; pour être précis, Bertille regarde au moins sept fois le début d’Aladin, parce que systématiquement son frère vient éteindre la télé (une petite habitude pour lui).
Après le dîner, appel de taxi, trajet jusque chez nous, et au moment de payer « M… ! mon portefeuille ! Il est resté chez les Verdon, j’ai pas un peso pour payer la course. En même temps, là où il est, il est pas vraiment perdu, alors c’est pas un drame ». Sauf qu’il est minuit, et que si on se dit qu’on peut sortir un peu de liquide du coffre, on se dit aussi qu’il va falloir rentrer dans l’appart d’abord, et que la carte magnétique qui commande la porte est dans le portefeuille. Grégoire se dit à ce moment qu’il ne peut avoir été aussi débile qu’il n’y parait alors ; si le portefeuille n’est pas dans sa poche, c’est qu’il est rangé à un endroit rationnel. Essayons de chercher dans le vanity case, par exemple, beaucoup de gens rangent leur portefeuille dans un vanity case (l’habitude n’est pas encore arrivée en Europe, mais ça se pratique beaucoup en Amérique). Effectivement, le portefeuille est retrouvé, le taxi payé, la porte d’entrée ouverte, les dents brossées, la prière dite, les enfants couchés, les parents aussi.

Nouveau passage par FANA, et nouvelles nouvelles.

Jeudi 13 septembre
Au petit matin, messe à Santa Beatriz pour Greg, puis rencontre avec le curé afin de lui demander de bien vouloir ondoyer les enfants (qui seront baptisés en France, en présence de leurs parrains et marraines). OK pour le lendemain 07h30 ou midi. Vu qu'à 11h00 on doit être au Hogar Margarita, ça sera 07h30.
Aujourd’hui, nous devons officiellement faire la visite de FANA (nous connaissons déjà plein d’endroits de ce lieu magique (certains bureaux, le salon de la remise, le cabinet du pédiatre, la salle à manger, le parc) mais pas tout (les chambres, les salles de classe…).
Mais Bertille se lève avec un petit…40°, malgré l’utilisation de deux molécules différentes pour faire baisser la fièvre. Elle a très mal à la gorge, ne va pas bien du tout, ne veut rien avaler. Petit coup de fil à FANA, pour savoir si elle peut être vue par le pédiatre. « OK, si vous arrivez avant 10h30 ».
A cœur vaillant (et bien accroché), rien d’impossible. Sans qu’on ait besoin de dire quoi que ce soit au chauffeur, il met la gomme et nous arrivons largement à l’heure. Diagnostique : « amigdalitis » (inflammation des amygdales) aigüe, elle doit souffrir terriblement, vue la couleur de sa gorge et le peu de place qui reste pour faire passer salive et aliments. Antibiotiques et glace (pour anesthésier un peu la zone), et repos sans courant d’air.
En sortant du cabinet, nous trouvons Flor qui nous apprend qu’elle a retrouvé d’autres documents relatifs aux origines des enfants. Nous la rejoignons dans son bureau, et nous reprenons notre conversation de la veille. Mais aujourd’hui Bertille ne dort pas sur le canapé, pas question non plus vu son état de l’envoyer jouer au parc. L’entretien se passe donc en anglais, langue que maîtrise Flor à la perfection, pour le plus grand bonheur de Pascale, moins pour celui de Grégoire, plus à l’aise avec Cervantès qu’avec Shakespeare. Ce que nous apprenons nous étonne, mais nous pensons que cela fera beaucoup de bien à Bertille et Roch lorsqu’à leur tour ils en auront connaissance.
De retour dans notre quartier, petit passage de Greg à la « drogeria » (pharmacie) pour acheter de quoi retaper Bertille, puis à l’Unicentro pour trouver de la glace (au chocolat), et tentative de début de soins, mais même la glace ne passe pas (et Dieu sait que pourtant elle aime ça) et il faut être ferme pour que Bertille accepte d’avaler ses médocs (dans l’ordre spray anesthésiant, sirop d’antibiotiques pour stopper l’inflammation et sirop contre la fièvre et contre la douleur ; je schématise, les membres du corps médical me corrigeront peut-être mentalement mais resterons indulgents).
La petite patiente fait peine à voir ; elle ne veut pas aller faire la sieste dans son lit et préfère larver sur la canapé devant la télé. Lâchement les parents cèdent, va pour Disney Chanel en espagnol.
Roch, lui, va très bien, mange vite et bien, et rejoint volontiers son lit après le déjeuner. Pascale s’offre un petit roupillon sur son lit, et Grégoire veille sur tout le monde en essayant de rattraper le retard du blog. Bertille alterne les périodes de télé et de sommeil, accepte plus ou moins les prises de médicaments, mais en même temps, son père ne lui laisse pas réellement d’alternatives.
A son réveil, Roch a une pêche d’enfer, il court partout, vêtu de son seul body, et apprend à pouffer : il éclate d’un rire sonore et forcé tout en plaquant sa main sur sa bouche. Il a souvent l’air très sérieux sur les photos, mais la plupart du temps c’est qu’il est décidé et concentré sur ce qu’il fait, et au naturel il est plutôt facétieux.
La soirée se passe comme l’après-midi, dans une ambiance un peu léthargique, il faut se fâcher pour que Bertille ouvre la bouche et avale sirop et boisson glucosée (c’est vrai que c’est dégueu le Pedialite, mais avec un peu de jus de mûre ça passe presque).
Dents, prière, et au lit. Demain, si Bertille va mieux, nous allons au Hogar Margarita, et en début d’après-midi, les enfants feront la connaissance de leur grand-mère maternelle.

lundi 1 octobre 2007

En savoir plus, pour pouvoir en dire plus...

Mercredi 12 septembre
Ce matin nous avons rendez-vous à 10h00 avec Flor à FANA afin qu’elle nous dévoile un peu plus dans le détail l’histoire sociale des enfants.
Réveil de bonne heure, organisation militaire pour partir à 09h00 dernier carat, et nous voila dans le taxi. Maintenant que nous sommes

devenus de grands connaisseurs de la route qui relie Plenitud (notre hôtel) à FANA, nous pouvons donner des indications au chauffeur, pour prendre le chemin le plus rapide. 30 minutes plus tard, nous voilà devant la grille, avec beaucoup d’avance, une fois n’est pas coutume.
Flor n’est pas encore arrivée, nous en profitons pour aller faire un petit coucou à Jenny, Bertille est ravie, puis elle file au parc, suivie de son frère, se livre là à l'une de ses activités favorites, prendre des photos (que vous découvrirez bientôt dans un album rien que pour elle), avant de revenir un peu après.
Un peu en retard pour le coup, nous investissons le bureau de Flor qui sort quelques jouets pour occuper Roch ; Bertille pour sa part redescend jouer dans le parc, puis nous rejoint dans le bureau, squatte le canapé et s’y endort jusqu’à la fin de l’entrevue. Nous en savons désormais plus sur nos enfants et serons ainsi plus à même de répondre à leurs questions.
De retour à l’hôtel, déjeuner, avec en guest star un gâteau orné de shamalows (Bertille adore). A la voir se repaître de ces friandises molles, on comprend qu’on n’est pas en Carême.
A le fin de la sieste de Roch, nous partons chez les Verdon afin d’y goûter. Nous n’avons pas misé sur le bon cheval en choisissant notre taxi, il se trompe d’abord d’adresse, puis se perd, mais nous finissons par arriver, un peu (beaucoup) à la bourre.
Bertille s’était lancée la veille dans la confection de pizza, mais là, elle en pose une de compet’, juste en sortant du taxi. L’excès de shamalows lui a été fatal.
Grâce à l’accueil chaleureux de Sophie Verdon, aux cadeaux que lui fait sa nièce Mathilde et à sa rencontre avec Sol et Sombra, les deux grands chiens de la famille, elle oublie toutefois ce pénible moment lors du goûter, et engloutit une bonne part de gâteau au chocolat, puis s’endort dans un fauteuil.Dans le taxi qui nous ramène chez nous, Pascale constate que Bertille est très chaude. La prise de température révèle un bon 38,5. Mal au ventre (gâteau et shamalows), mal au crâne, mal à la gorge ; elle a du choper ce qu’avait sa mère la veille. Du sirop pour faire baisser la fièvre et soulager la douleur, un petit dîner, et au lit.