dimanche 30 septembre 2007

Quels talents!

Mardi 11 septembre
Pascale, déjà patraque la veille, se lève franchement malade. Mais il s’agit d’être vaillante. Bertille lui demande toutes les trois minutes si elle a mal au ventre (qu’elle appelle « la barrica », c’est poétique et flatteur).
Pour lui permettre de souffler un peu, après le petit déjeuner, Greg descend au parc avec Bertille et Roch, histoire de faire quelques bulles de savon et quelques tours de toboggan. Et comme par un fait exprès, dès que la petite troupe sort de l’ascenseur, il se met à pleuvoir… il va falloir trouver une occupation dans l’appart tout en laissant Pascale tranquille (c'est-à-dire tout en faisant comprendre aux deux lutins, bien remontés par l’idée d’aller jouer, qu’il faudra se restreindre à leur chambre et au salon, sans crier, en ne riant pas trop fort…). Et là, miracle de la technique (et de la programmation de l’hôtel), sous les arches du patio, un couple de jongleurs a du mettre son spectacle sur le mode « pause » pour attendre la fin de l’averse.
Et plutôt que de rester sans rien faire, ils proposent à une Bertille intriguée par leurs quilles de lui apprendre à jongler. Vite rejointe par d’autres enfants eux aussi intéressés, Bertille s’essaye à diverses techniques ; ouf, elle n’est pas trop douée, elle ne deviendra pas saltimbanque.
Après la pluie, le beau temps (et oui, en Colombie aussi, mais ça se prononce pas pareil), et les jongleurs peuvent reprendre leur numéro, sous le regard critique de leurs jeunes élèves, puis on fait des bulles de savon, on est tout de même descendus pour ça.
La sieste suit le déjeuner, chacun en profite pour reprendre des forces.
En fin d’après midi, Pascale va mieux, et quand vient l’heure du dîner, nous pensons à une adresse qui nous a été donnée le dimanche précédent par la responsable de l’atelier de confection des kilts (par ailleurs sœur de l’ambassadeur de Colombie en France, excusez du peu).
Relativement proche de l’hôtel, la pizzeria Archie’s est relativement chic, on y mange bien, la musique est top, les prix sont réduits d’un 1/3 en semaine lorsqu’on paye par carte VISA, mais surtout… les enfants peuvent s’initier à l’art de pizzaïolo. Et voilà notre Bertille, toque sur la tête et tablier bien serré autour de la taille qui pétrit et étale sa pâte – avec les mains ou avec le bout du nez (à la mode de chez nous…) – la garnit (jambon – ananas – fromage rapé) et l’envoie se faire cuire (non pas un œuf, juste jambon – ananas – fromage rapé).
Pendant ces exploits culinaires, les parents sont à l’apéritif et sirotent une Corona, qu’ils descendent avec modération. Roch s’empare des quartiers de citron vert et croque dedans, trouve ça très acide et fait des grimaces et les repose (la valeur de l’expérience, pensons-nous naîvement) puis recommence; en fait, il est tout sauf fin quand il veut .
Le serveur, très sympa, parle un peu français, il a appris à l’Alliance Française il y a 20 ans, et pour une fois qu’il a l’occasion de pratiquer, il en profite et est aux petits soins.
Pascale va beaucoup mieux et mange une pizza brie-pomme verte (après jambon, ananas, pourquoi pas), Bertille ne mange que sa garniture et n’oublie pas son jus de fruit, quant à Roch, il a tellement mangé de pain en attendant qu’il n’a plus faim.Retour en taxi à l’hôtel, le coucher se passe rapidement, et heureusement, parce que demain on se lève de bonne heure.

lundi 24 septembre 2007

Bataille (dé)rangée et pull-over volant

Lundi 10 septembre
Aujourd’hui, rien de particulier à faire, si ce n’est prendre notre temps. Après le petit dej, Pascale fait son lit et Bertille lui donne un coup de main ; le rangement aboutit rapidement à un joyeux désordre, et même Roch s’y met et va chercher son oreiller pour jouer aussi. Il se retrouverapidement par terre.
Une fois le « rangement » terminé, direction le parc. Sur place, Bertille fait la connaissance d’une petite fille espagnole dont le papa est professeur et travaille à l’ambassade d’Espagne.
Sur le chemin du retour, et parce qu’il fait un peu chaud (une fois n’est pas coutume), les pulls sont retirés. A quelques mètres de l’hôtel, sur une sorte de parking, se tient, au moins depuis notre arrivée, un marché au livre d’occas’, et comme nous avons le temps, nous y faisons un tour. Un livre sur Charlemagne en français, une bible illustrée et un bouquin sur la Colombie, « non, pas celui-là, oui je vois bien que c’est un livre français –don de l’Alliance Française, c’est marqué dedans – mais vraiment, on aime pas trop Delacroix, non, vraiment, merci». Nos ouvrages sous le bras, un petit coucou à Sarah la chienne, et … « Et il est où le pull de Roch ? » « Ben là. Ah, ben non, il a du rester chez les bouquinistes… ».
Ni là ni nulle part, il a rejoint le pays des objets sur lesquels on a pas gardé l’œil.
La matinée se termine doucement.
L’après-midi nous ne sortons qu’après la longue sieste digestive de Roch. Couchés de bonne heure, Pascale ne va pas super fort.

mardi 18 septembre 2007

"I love it when a plan comes together"

Dimanche 9 septembre
("J'adore quand un plan se déroule sans accroc")


Aujourd’hui nous décidons que la journée ne sera que pour les enfants. Nous prenons un petit déjeuner tous ensemble à table (alors que généralement nous parons au plus pressé, nous nourrissons les fauves avant de nous occuper de nous, éventuellement ... (nous sommes admirables isn’t it ?).
Après ça, Roch est claqué et retourne au lit. Pascale et Bertille passent en revue les cartes que nous lui avions envoyées à FANA. Pendant ce temps, nous profitons de la musique de la kermesse et, tels Louis XIV à Versailles, nous aurions pu suivre la messe - célébrée dans le patio - depuis nos appartements (vous remarquez, dès lors que l’on se prend pour un roi, on habite dans plusieurs appartements).

Arrive l’heure du déjeuner, nous continuons à un petit rythme, puis nous faisons un petit tour à la kermesse (et 2 kilts pour Bertille, 2).
Ensuite, direction le parc du musée des enfants. La veille, en rentrant de Monserrat par l’avenida Circumvalar (dont le nom fait légitimement penser qu’il s’agit d’une sorte de boulevard circulaire), nous avions repéré un parc apparemment très sympa ; interrogé sur son nom, le chauffeur nous dit qu’il s’agit du musée des enfants. D’où la destination de notre sortie du jour.
Repéré sur notre plan, le musée des enfants ne
semble pas proche d’un quelconque périphérique, mais bon…
Bus, puis transmilenio, mais nous n’avons pas le sentiment de nous diriger dans la bonne direction ; mais bon…
Arrivé à destination ? mais non !?!
Quitte à ne pas aller à l’endroit prévu, autant faire plaisir à Bertille et Roch, et nous faire le musée des enfants… dont l’entrée est à 2km de l’endroit où nous sommes. Un taxi hélé au passage (à ne pas faire) nous dépose devant le musée en nous précisant qu’il ferme à 05h00. Un coup d’œil à la montre : il est 23h55, heure de France, donc 23h55 – 07h00 = 16h55, heure de Bogota, soit « 04h55 de la tarde » ; super "plan lose", que le colonel Hannibal Smith n'aurait probablement pas adoré. Un autre taxi nous ramène dans notre quartier, près d’un parc que nous connaissons, et qui a l’avantage d’être près de l’église Santa Beatriz où nous avons nos habitudes.
Un temps au parc, donc, que nous quittons suffisamment tôt pour être certain d’être largement à l’heure. La Colombie est un pays très catholique, les messes font le plein de fidèles, et malheur à celui qui arrive 5mn avant le début de la célébration, il ne trouve pas de place assise. L’expérience de ce jour nous apprend que celui qui arrive avec 10mn d’avance n’en trouve pas non plus ; à défaut de notre croix, nous porterons les enfants…
La messe est ponctuée de quelques sorties de Pascale ou de Grégoire ; Roch maîtrise probablement parfaitement l’espagnol et ses subtilités, et le prêtre doit avoir ponctué son homélie de nombreux jeux de mots, car notre fils pique plusieurs fou rires sonores pendant le prêche.Une fois la messe dite, et après nous être assurés que cette fois nous n’avons rien oublié derrière nous (Cf dimanche 2 septembre), nous reprenons le chemin de nos pénates.



jeudi 13 septembre 2007

Ça bouge sur ce blog qui prend de la hauteur

Samedi 8 Septembre :
On se réveille tard (à 08h00) et Bertille commence à appeler son frère Roch et à lui dire quelques mots en français.
Pascale lui donne son bib’ du matin, elle dit « merci ». Puis elle va voir son père et lui dit merci à lui aussi. Il lui répond « mais pourquoi me dis-tu merci, je ne t’ai rien donné, moi ! » ; réponse inouïe de sa fille « Si, ma maman ! ».
Cette journée commençait sous de très bons hospices.
Durant la matinée nous larvons un peu à l’appart, Pascale et Bertille passent récupérer du linge au pressing, et remontent chez nous à pattes.
Aujourd’hui, c’est l’été (Annette nous a même dit que selon elle, il y a trois saisons en une journée à Bogota ; seul l’hiver est absent, faute de neige, et c’est vrai, nous l’avons constaté, c’est la quadrature du cercle tous les jours pour savoir comment habiller les enfants). En tout cas, aujourd’hui, c’est l’été, on en profite pour ranger les culottes de velours pour porter des vêtements plus légers.
Nous rejoignons les Holstein au Refugio et nous partons tous les 7 (Sarah est gardée par l’une des dames du Refugio) dans une pizzeria où les enfants sont un peu les rois (dans de très nombreux resto ici il y a des jeux pour enfants comme dans certains Mac Do en France, mais beaucoup plus développés, ainsi que des salons dans lesquels sont organisés des déjeuners, goûters ou dîners d’anniversaire.
Les enfants s’éclatent pendant que les parents soufflent un peu (façon de parler, on est en permanence en train de se demander où est passé untel ou untel, de prendre des photos ou de faire une vidéo). Greg et Eric trouvent toutefois le temps de boire 2 bières chacun. Et les pizzas étaient succulentes, ce qui ne gâche rien.
Après le resto, les Holstein rentrent au Refugio ; Sarah manque à Florence. Pour notre part, et comme c’est l’été, nous décidons de monter au Cerro de Monserrat, un monastère situé sur les hauteurs de la ville, lieu de visites et de pèlerinage.

Un taxi qui file plus vite que l’éclair nous mène en direction de la gare du téléphérique. Nous nous demandons sur le trajet s’il existe un code de la route en Colombie, et si oui, nous serions curieux d’en découvrir les bizarreries : d’après ce que nous comprenons, un feu rouge peut être franchi, dès lors qu’en fonçant à 70km/h en ville on prend le temps de lancer un bref et quasi imperceptible coup de klaxon, histoire de reprendre la priorité à ceux qui ont le feu au vert, une ligne continue est infranchissable, sauf si on estime avoir besoin de la franchir - dans ce cas là, il faut la franchir au moins 5 fois en 1mn- et nous apprendrons plus tard qu’un sens interdit ne l’est peut-être pas autant que ça. Si en plus on doit jouer avec les règles du « Pico y placa » et savoir que certaines artères changent parfois de sens durant un créneau horaire prédéfini, on comprend qu’il n’est pas évident de conduire ici.
Contre toute attente, nous arrivons une fois de plus à destination sains et saufs. 3 tickets et nous voilà dans la cabine qui s’élève très rapidement et très verticalement, découvrant presque aussitôt une superbe vue sur la ville. Bogota compte 9 millions d’habitants, et la majeure partie de l’habitat est constituée par des immeubles de faible hauteur ; l’agglomération est par conséquent très étendue.
Le panorama offert par le site est très impressionnant : la ville s’étend démesurément à nos pieds, l’immense statue de la Vierge de Guadalupe est devant nous sur un autre pic, et si nous nous tournons vers l’est, nous voyons que nous sommes dans les Andes, et presque dans une forêt vierge aux arbres majestueux.
Quelques photos et quelques prières plus tard, il nous faut nous rendre à l’évidence ; si ce n’est pas l’hiver, ça y ressemble, un vent violent se lève, glacial, poussant vers nous des nuages qui déjà engloutissent les sommets environnants. La descente vers la ville illuminée pour la nuit nous révèle encore mieux les larges avenues et l’organisation moderne de la ville, l’immeuble Colpatria dont l’éclairage varie, le faisant passer par l’ensemble des couleurs (visibles) de l’arc en ciel.

Notre taxi de l’aller nous ramène à bon port, et
nous nous apprêtons à passer une soirée calme. Bertille joue avec le ballon qu’elle a rapporté de
la fête de fANA, tandis que Pascale tente de faire entendre raison à Roch quand à la nécessité de s’habiller. Lequel Roch trouve «le mot de la faim».

La journée se termine bien entendu par une prière en famille dans laquelle le français est désormais prédominant (ouf ! les parents soufflent) et à l’issue de laquelle Roch nous montre comment il sait désormais éteindre une bougie (il fait comme les parents, lui aussi, il souffle).
























mercredi 12 septembre 2007

ICBF Day et fête à Fana

Vendredi 7 Septembre :
Réveil des parents à 05h30 ; il faut que nous soyons tous les 4 devant l’hôtel à 06h45 pour notre rendez-vous à l’ICBF.
Douche des parents, habillage et préparation du petit dej’ et des vêtements pour les enfants. Nous pensons un temps les mettre en haillons, genre Cosette, histoire de faire pleurer la nana de l’ICBF sur la mort du petit cheval (que les plus jeunes se rassurent, c’est une image, aucun cheval n’a souffert durant la rédaction de ce blog), mais nous optons finalement pour le style « parents responsables, dynamiques et à l’aise dans leurs baskets » (là encore, c’est une image, en regardant les photos vous pouvez voir qu’on y est pas allés en chaussures de sport), enfants soignés (non, ils ne sont pas malades, c’est encore une image).
Réveil des enfants à 06h20, Bertille a décidé d’être un peu … (les mots me manquent, aidez moi à trouver un synonyme à « chianchiante », mais qui soit moins vulgaire) ; le stress ou la fatigue, quoi qu’il en soit elle n’y met pas du sien.
Petit dej’ vite avalé, fringues enfilées, nous sommes à l’heure quand nous quittons l’hôtel. Nous retrouvons Annette qui nous conduit dans sa propre voiture jusque dans le quartier où se trouve l’ICBF ; signe qu’elle est vraiment pas dans son état normal, Bertille, qui d’habitude s’endort dès que la portière du véhicule claque, reste réveillée pendant tout le trajet.
Vite arrivés sur place (les embouteillages naîtront un peu plus tard), nous patientons dans le hall d’entrée, nous rassurons Bertille qui retrouve un peu le sourire, nous patientons, nous montons patienter au deuxième… Il est 07h35 quand passe devant nous cette dame qui inquiète tant notre fille, et qui est à cheval sur les horaires (Ah, vous voyez, il est pas mort le petit cheval).
Un petit temps à patienter plus tard, et nous sommes dans le bureau, quelque peu fébriles. Bertille est la première à passer sur le grill (là encore c’est une façon de parler, la dame n’était pas aussi méchante que ça), et qui répond aux questions. Rapidement elle décide de conserver un mutisme quasi absolu (« C’est la cata pensons nous, elle a l’air malheureuse, ils vont nous les retirer… » ). Après Bertille, c’est à notre tour de nous retrouver sur la sellette, avec Annette comme traductrice lorsqu’un mot, ou une expression, nous échappe ou nous manque. Nous nous en sortons apparemment bien puisqu’au bout du compte, nous obtenons tous les 4 un avis favorable ; Roch nous a, en fait, tous beaucoup aidé, en lançant quelque œillades accompagnées d’un sourire charmeur qu’il expérimente régulièrement sur les individus du sexe faible.
Nous remontons dans la voiture d’Annette, et Bertille, rassurée par la victoire, s’endort aussitôt. Sur le chemin du retour, nous croisons les files immobiles des banlieusards venant travailler.
Un tantinet fatigués, Greg et Pasc pensent que tout le monde va se remettre au lit, histoire de terminer sa nuit. Roch est d’accord, et se recouche avec bonheur, mais Bertille ne l’entend pas de cette oreille, elle qui a dormi dans la voiture. Les parents survivent jusqu’à l’heure du déjeuner.
Pascale se lance avec Bertille dans la confection d’un calendrier retraçant l’ensemble des moments marquants de notre séjour colombien, depuis notre arrivée à Bogota le 25 août jusqu’à la date du départ, pour le moment fixée au 07 octobre, en passant par le jour où nous avons été réunis et par celui à venir du départ de Greg. Bertille a alors un gros chagrin, pleure avec des hoquets… Elle arrive enfin à dire à sa maman qu’elle ne veut pas que son papa s’en aille, parce qu’on ne le reverra jamais – la veille déjà, elle avait déclaré à Pascale qu’il fallait dire à sa grand-mère de ne pas venir, pour que son papa puisse rester. Badou, (la maman de Pascale), doit effectivement venir à Bogota à la fin de la semaine suivante pour rencontrer ses nouveaux petits-enfants et donner un coup de main à sa fille.
Nous expliquons à Bertille que le départ de Greg n’est qu’un aléa de son métier, que bien sûr on se retrouvera tous, que Tetia et son papa seront là pour l’attendre à la descente de l’avion… elle finit par se calmer, comprend que la venue de sa grand-mère permettra de faire en sorte que maman ne se retrouvera pas toute seule avec les deux enfants jusqu’à la fin du séjour, convient finalement qu’il vaut mieux qu’elle vienne, puisque le départ de papa n’est pas négociable.
Dans l’après-midi, fête à FANA. Il est prévu que nous prenions un taxi pour aller jusque chez le pâtissier, que de là nous rejoignions les Holstein et les Heurtault au Refugio, et qu'enfin nous fassions la route ensemble dans deux taxis.
La réception nous appelle une voiture, que nous ne trouvons pas en sortant de l’hôtel. Nous attendons, un peu, beaucoup, passionnément… nous avons déjà donné le matin à l’ICBF, nous sommes rodés. Arrive enfin l’heure à laquelle nous aurions du être au Refugio, avec le gâteau. Or nous sommes toujours devant l’hôtel. Coup de fil à Florence pour dire de partir sans nous attendre, et nous décidons de poser un « conejo » (lapin espagnol) à notre taxi qui n’est toujours pas là.
Nous hélons la première voiture jaune venue, le garde note plaque d’immatriculation, numéro professionnel, tout ce qu’il peut trouver, afin que nous partions en sécurité, nous fonçons littéralement vers la patisserie (« tu crois qu’il a le droit de tourner là ? » « non, il faut qu’il fasse le tour…ah, ben si, il doit avoir le droit…».
Gâteau récupéré, direction FANA où nous arrivons, juste derrière nos amis, pourtant partis avec 20mn d’avance. A 4 adultes, un enfant et deux bébés dans leur mini-taxi, ils sont heureux de pouvoir enfin se déplier après près d’une heure de trajet.
Installation des décos et des tables pour la fête, les enfants sont là avant que nous ayons pu accrocher les piñatas dans le jardin. Tout le petit monde s’assied et mange gâteau, bonbons et autres friandises, puis s’en va dans le jardin afin d’ouvrir les piñatas finalement suspendues. Au nombre de deux, elles représentent pour la première la tête de Winnie l’Ourson, figure très aimée des enfants en Colombie, pour la seconde un Shreck en pieds. Winnie est ouvert selon les règles, et une pluie de babioles s’abat sur les plus jeunes. Shreck n’est pas décidé à jouer le jeu, et la ficelle qui le maintient en hauteur cède avant que dispositif d’ouverture normal ne fasse son office. Au sol, il est instantanément recouvert d’une horde d’enfants qui l’éventrent et libèrent les trésors qu’il dissimulait.
Après la fête, deux taxis sont appelés. Il est décidé que les Holstein partiront les premiers car Sarah a un petit rhume, et ils commencent à monter dans le premier taxi, l’un des plus petits modèles qui puissent exister à Bogota, avec un gabarit qui laisse penser à une voiture sans permis. Les Heurtault sont déjà recroquevillés à l’intérieur lorsque arrive le second taxi, d’un grand modèle celui-ci. Nous embarquons à bord, accompagnés de Florence et Sarah. Et nous repartons en direction du Refugio.
Une petite pause au Refugio, durant laquelle Florence fait un magnifique cadeau à Bertille : elle l’autorise à donner son bain à Sarah. Notre petite mère n’était pas peu fière, intéressée et pleine de délicatesse.
Nous rentrons chez nous à pied, et reprenons le cours normal de notre vie : bain, dîner, dents, prières et dodo, mais avec en plus le sentiment d’avoir franchi une étape.

PS: la dame de l'ICBF a été très sympa d'accepter d'avancer notre RDV et nous lui en sommes reconnaissants

mardi 11 septembre 2007

Dix ans déjà...

Jeudi 6 Septembre :
C’est notre anniversaire de mariage, aujourd’hui ça fait 10 ans. Nous savons que nous ne pourrons pas faire de vrai dîner en amoureux ou de grande fête car Maria Teresa a réussi à obtenir pour nous que la date de l’«Entrega » avec la « defensora de Familia de Adopciones del ICBF Regional Revivir », et que cette personne est très à cheval sur la ponctualité (comme nous ou à peine plus à mon avis). Cette dame doit émettre un avis, favorable ou défavorable, à la poursuite du processus d’adoption, autant dire que nous prenons la chose au sérieux, même si nous savons que les avis défavorables sont plus qu’exceptionnels. Or le rendez-vous est fixé à demain 7 septembre à 07h30 et Annette doit passer nous prendre à 06h45.
08h30, Greg s’éclipse afin de descendre chercher chez le fleuriste (dans l’enceinte de l’hôtel, il y a vraiment tout à deux pas) le bouquet qu’il a commandé la veille en compagnie des enfants ; dix lys blancs et dix roses blanches, auxquelles sont ajoutées deux roses de couleur (devinez pourquoi).
Dans l’après-midi, il est prévu que nous fassions notre fiesta à FANA ; c’est pour ça que Pascale et Florence ont rendez-vous à 10h00 pour faire des courses. Elles partent chacune avec leur consultant es confiseries, Hélias pour Florence, Bertille pour Pascale.
Retour à la maison, en 4° vitesses, Hélias et Bertille ont envie de faire pipi (et oui, ce sont des données de ce type qui désormais influent sur notre emploi du temps. On prend un petit café et à ce moment là, Jenny, la psychologue de FANA appelle pour nous dire que la fête ne peux pas avoir lieu aujourd’hui car il y a la visite des parents dont les enfants ne sont que placés à FANA et non adoptables. La fête est donc reportée au lendemain. Nous sommes bien déçus mais bon, ce n’est pas la fin du monde. Nous appelons le pâtissier afin de lui demander de conserver le gâteau au frais pendant 24h supplémentaires (« no problemo, a su servicio ».
Notre après-midi étant libre, nous décidons de nous la consacrer (à tous les 4). Tout d’abord, Pascale fait un gâteau au chocolat avec Bertille (elles adorent le chocolat autant l’une que l’autre ; à l’issue de la confection de la pâte, une séance de léchage de casserole est organisée dans la cuisine pour les moins de 18 ans. Bertille et Roch apprécient et semblent se demander pourquoi ils ne lèchent pas aussi la pâte qui est dans le moule que Pascale met au four.
Dans la foulée, chacun se lance à la recherche d’un cadeau d’anniversaire de mariage pour sa chacune, et vice-versa, accompagné de l’un des enfants. « Grande Duduche » part avec son Papa afin de trouver un bijou pour Maman tandis que « Trollito » (Petit Troll en espagnol) reçoit pour mission de donner un avis technique sur du matériel électronique.
Dans un premier temps, Greg et Bertille passent chez un photographe afin de faire développer quelques photos qui pourront être présentées le lendemain à l’ICBF, histoire de montrer que les enfants ne sont pas maltraités). Dans un second temps, trouver le bijou qui va bien.
Pascale est restée un peu plus longtemps à l’appart, histoire de finir de donner son goûter à Roch, puis se rend chez le photographe où il est prévu qu’elle retrouve mari et fille avec les photos développées. Sur place, de mari point, mais une idée de cadeau(x). Les retrouvailles ont finalement lieu, et chacun s’en retourne à la maison. Il faut coucher les enfants tôt afin qu’ils ne ressemblent pas à des zombis le lendemain.
Pas question de sortir en amoureux en laissant les enfants avec une baby sitter, nous choisissons de rester à l’appart’, mais nous ne sommes pas pour autant décidés à nous laisser mourir. En arrivant à Plenitud, nous passons donc au restaurant qui se trouve dans la patio afin d’y récupérer une carte pour commander notre dîner (celui des parents seulement, les enfants devant se contenter d’une pitance plus frugale, mais avec du gâteau au chocolat tout de même).
Pendant que nous baignons Bertille et Roch et que nous les faisons manger, nous choisissons notre menu, puis nous passons commande.
Avant de coucher Bertille, Pascale lui parle du rendez-vous du lendemain à l’ICBF, histoire de la préparer au réveil aux aurores, et lui explique que la dame que nous allons rencontrer doit décider si nous restons en famille ou non (la « familia est une notion primordiale pour notre ainée la définit ainsi : « Papa, Maman, Roch y Yo (qu’elle pronce djo, commen tous les Colombiens, et qui veut dire moi)). L’idée que la personne que nous devons rencontrer le lendemain puisse mettre fin à notre belle aventure fait dire à Bertille que cette dame est certainement méchate ; du coup, elle en a peur (alors que nous voulions au contraire la mettre en confiance).
Une fois les enfants au pieu, passage au resto afin d’y récupérer nos plats. Ils sont très joliment présentés (façon nouvelle cuisine mais avec la quantité en plus), et se révèlent succulents. Nous les arrosons de Saumur, histoire de nous rappeler nos jeunes années (Greg était EOR à l’EAABC au moment de notre mariage).
Avant de passer à table, nous nous offrons mutuellement nos cadeaux, une émeraude pour Pascale (c’est l’endroit où il faut en profiter), un caméscope et un appareil photo tout neuf pour Greg.Deux bougies histoire d’ajouter une petite note de romantisme, et nous passons une très bonne soirée, en pensant à nos deux plus beaux cadeaux qui dorment dans la chambre à côté.

Une 3ème paire de lunettes noires pour Roch; quelle star!

Mercredi 5 septembre :
Le matin, nous nous réveillons tard, la journée de la veille a été longue et à 14h00 Pascale doit retrouver Florence pour faire les courses de la fête de FANA.
Une fois toute la famille habillée, nous filons faire un tour au parc de l’hôtel, et nous profitons du soleil.
Après le déjeuner, ce sera avec Eric et Florent que courra finalement les vendeurs presque à la sauvette pour acheter piñatas, assiettes à l’effigie de Winnie l’ourson et de Shreck, sucreries et boissons en tous genre ainsi que les inévitables chapeaux et autres couverts, et enfin de quoi remplir les piñatas (serpentins et petits jouets en plastique). Les piñatas sont des récipients en carton, traditionnellement décorés de couleurs chatoyantes, que l’on suspend et qui déversent un flot de surprise lorsqu’on les ouvre.
Nous achetons aussi tout ce qu’il faut pour l’anniversaire d’Hélias mais chut ! C’est un secret. Nous stockons tout chez Michelle, l’amie de Florence qui nous a fait découvrir San Andresino et retour dans notre quartier (Refugio + Plenitud) très tard, car les bouchons Parisiens font figures de périph fluide au regard de ceux de Bogotta. Pascale rentre très vite et essaie de coucher les enfants aussi tôt que possible car le lendemain, elle a rendez-vous à 10h00 avec Florence pour acheter des bonbons, du Coca et autres aliments équilibrés indispensables pour une fête réussie dans la jet-set de moins de 5 ans ; nous sommes sensés faire la fête à Fana dans l’après-midi. Heureusement que tout ferme très tard, car nous avons oublié le gâteau (!!!!) et Greg partira faire une petite heure de marche à pied pour en trouver un à l’effigie de Winnie l’ourson qui soit disponible en moins de 24 heures.
Pendant que Pascale faisait les courses, Greg, Bertille et Roch l’on dans un premier temps accompagnée jusqu’au Refugio puis ont fait un petit tour dans le quartier et ils en ont profité pour acheter à Roch sa troisième paire de lunettes de soleil.Le dîner qui suit le retour de Pascale se passe sans encombres, et Roch se délecte de yaourt (pro biotique, sans conséquences néfastes sur son système gastrique).

lundi 10 septembre 2007

El parque de la Granja: à la découverte du monde animal

Mardi 4 Septembre :
Vendredi dernier, lorsque nous sommes passés à FANA pour que Roch voie le pédiatre, nous avons fait la connaissance de Fabio et Monica Lozano ; Fabio est volontaire à FANA, Monica est orthodontiste et œuvre à la fondation, et ils sont les parents de Mateo. Fabio a parlé à Greg d’une sortie organisée pour les enfants de FANA ce mardi, et lui a demandé s’il acceptait de les accompagner en tant que volontaire.
Le départ a lieu à 09h00 ; il faut donc quitter l’hôtel aux alentours de 08h00 pour être certain d’arriver dans les temps à FANA.
Pascale se lève à 5 heures pour confectionner un gâteau qui ne verra finalement jamais le jour car le fonctionnement du four de notre appart est plutôt hypothétique. On réveille les enfants de bonne heure pour les emmener et être à 9 heures à FANA ; ils ont un peu de mal mais font contre mauvaise fortune bunker, comme on disait du côté du Mur de l’Atlantique. Jusque là il nous a toujours fallu près d’une heure pour atteindre FANA, nous mettons 1 quart d’heure et sommes très en avance.
Nous retrouvons Fabio et Monica accompagnés de Mateo, qui a un mois de moins que Roch, et qui lui aussi vient de FANA.
Nous partons pour le parc la Granja (la ferme) avec un peu de retard. Il s’agit d’une petite ferme (d’où son nom) où des animateurs très sympas expliquent aux enfants pour quelles raisons chacun des animaux est élevé.
A notre arrivée, un petit train tiré par un mini tracteur nous conduit du parking jusqu’au centre du parc. Dans un premier temps une petite collation est servie aux enfants. Le travail des bénévoles consiste alors à assurer la distribution et à aider les plus jeunes.
Une fois le goûter englouti, nous partons à la découverte des animaux. Rien de très exotique sauf le perroquet dans la basse-cour et le lama dans l’étable (on est quand même en Colombie).
Un veau tète le doigt de Pascale pour la plus grande joie de Roch qui beugle de toutes ses forces pour fêter ça. Il faut dire que jusque là il ne connaissait que le whoua-whoua des chiens, alors il exploite ses nouveaux acquis.
Bertille, téméraire, est la première des enfants à accepter de traire la vache, et elle se débrouille très très bien.
Bertille a un petit différent avec son ancienne camarade de chambre Carole, adorable petite poupée de 4 ans dont nous apprendrons plus tard qu’elle n’est pas adoptable mais seulement placée à FANA. Nous sentons bien qu’il y a de l’eau dans le gaz, mais nous ne comprenons pas ce qui a pu faire changer leurs relations ainsi depuis vendredi.

Retour à la maison sur le coup de 13h00 dans la voiture de Fabio et Monica qui, adorables, nous soutiennent mordicus que ça ne les dérange en rien de nous ramener et nous dissuadent de prendre un taxi. Les enfants ont dormi tout le trajet et arrivent en pleine forme, pas nous, il faudra se traîner jusqu’au soir (Vae victis…).

Au réveil (des parents qui ont dormi à tour de rôle), nous partons pour le Refugio, en nous disant que ça nous fera une balade, afin d’annoncer aux Heurteau et aux Holstein la bonne nouvelle reçue de Maria-Teresa le matin à FANA: elle a expliqué notre problème à Gloria Maria C. V. de l’ICBF qui a accepté d’avancer notre rendez-vous du 12 au 7 septembre ; nous devrions grosso modo arriver à tenir notre délai de 6 semaine. Alléluia !!
Avant notre départ pour le parc le matin, lors d’une discussion avec Maria Té (c’est ainsi que tout le monde l’appelle à FANA), elle nous donne son accord afin qu’avec les Holstein et les Heurtault nous organisions une petite fête pour les enfants le jeudi après-midi.

Retour maison, douche, dîner, dents, prière et dodo. La routine quoi…

PS: pendant la soirée, nous apprenons la cause de la mésentente entre Bertille et Carole. Celle-ci s'est autorisée à nous appeler par nos prénoms..."Zi va, comment tu parles à ma Reum!" Crime de lèse-parentalité.
PS2: oui, on sait, sur la photo c'est pas un veau qui tête le doigt de Pascale.

dimanche 9 septembre 2007

Voyage au centre de la Terre, plongée dans la mine de Zipaquira.

Lundi 3 septembre :
Saint Grégoire, une carte de vœux virtuelle et plusieurs mails sur internet en font prendre conscience à Greg.
Nous décidons d’aller faire une balade, mais à 10h00 nous ne savons pas encore où lorsque nous quittons l’hôtel. Un saut à la blanchisserie pour déposer notre linge sale (qu’on ne lave pas en famille) et nous optons pour Zipaquira, la ville du sel, distante d’une cinquantaine de kilomètre.
Le Petit Futé - Colombie nous dit qu’il est possible d’y aller en bus (un de ces jours on vous parlera des transports en commun) à partir du terminal nord. Notre carte de Bogota (de la taille d’une carte d’état major, et à l’échelle 1 : 30 000 – 1cm =300m) nous indique un « portal Norte », du côté gauche (la quasi-totalité des plans de la ville met le nord à gauche), et puisque nous partons à l’aventure, nous essayons ce portal. Premier trajet en « Transmilenio », bémol à mettre au chapitre à venir sur les transports en commun, un réseau de bus à soufflet (rouges) circulant sur des voies réservées, qui s’avère aussi, voire plus, efficace qu’un métro.
Nous débarquons au Portal Norte en nous étant assurés qu’il s’appelait également Terminal Norte ; une longue file hétéroclite de bus s’étire le long de l’avenue (qui est en fait une autoroute à 2 fois 3 voies). La présence d’un supermarché nous décide à y acheter de quoi nous composer un pique-nique, on ne sait pas si on trouvera un magasin à Zipaquira ou même éventuellement une petite gargote.
Les courses se font rapidement et nous avons la joie de trouver du camembert (cocorico, parce que les Colombiens n’ont pas l’air d’être fanas fromage, et qu’on ne trouve qu’un ersatz de mozzarella ou de cheddar). Il semble que les caissiers soient plus ou moins en grève, vu leur rythme de travail, mais nous réussissons finalement à nous extirper du magasin, et nous sommes alors alpagués par une horde de rabatteurs nous demandant notre destination. Ayant été harponnés par l’employé d’un bus se rendant à Zipaquira, nous montons à bord d’un véhicule à peine imaginable, d’un modèle improbable, à la propreté moins que douteuse, orné de dentelles et de fanfreluches à pompons, mais protégé par les inévitables images pieuses et statues de la Vierge. Nous nous installons aux seules places libres, c'est-à-dire tout au fond, en espérant que les enfants ne serons pas malades.
Dès le démarrage, le conducteur annonce la couleur : Fangio à côté de lui, c’était de la roupie de sansonnet (L'étourneau sansonnet - Sturnus vulgaris - est un oiseau passereau - appartenant à l'ordre des Passériformes - de la famille des sturnidés, originaire de la plus grande partie de l'Eurasie). Accélérations, coups de freins, changements de file impromptus dans un trafic ultra dense, nous comprenons l’impérieuse nécessité des représentations de saints.
Grégoire confectionne les sandwiches, en tentant de maintenir à distance un Roch plus affamé que jamais et qui se rue littéralement sur le pain de mie, tout en composant avec les mouvements désordonnés qu’effectue le véhicule du fait de la conduite sportive du chauffeur. Bertille, comme à son habitude lorsqu’elle monte dans un véhicule automobile, s’endort immédiatement.
Sur le trajet, entre Cajica (4°55’13.51’’N - 74°01’37.95’’O alt. 2558) et Zipaquira (5°01’38.41’’N – 74°00’34.86’’O alt. 2668m), pour vous situer, nous apercevons une grande et belle statue de Saint Roch (c’est suffisamment rare pour être souligné).
Arrivés à Zipaquira, nous nous rendons compte que le petit pueblo de peones de notre imaginaire est en fait une ville de 84 077 habitants (en guise d’épicerie où on peut acheter une vilaine farine de maïs coupée à la sciure par des propriétaires terriens tenant les campesinos sous leur coupe, il y a un grand Carrefour, nous sommes donc très très loin du cliché).
Sitôt débarqué du bus, nous partons à la recherche de la cathédrale de sel, but de notre périple du jour. Normalement, une cathédrale, dans une ville de 80 000 habitants, ça se remarque, grâce à ses flèches ou à ses tours ; celle qui nous intéresse est souterraine, et donc pas vraiment visible. Parmi les 4 directions qui s’offrent à nous, une descend, deux sont horizontales, parallèles aux courbes isométriques, la dernière monte franchement. Pas de bol, c’est par là qu’il faut aller.
Brève halte par la place centrale (assez pittoresque au demeurant), bordée par de vieilles maisons aux longs balcons décorés, par la mairie et par une cathédrale, bien visible celle-là; Bertille et Roch se lancent à la poursuite des pigeons qui ne sont pas plus bêtes qu’ailleurs et s’envolent avant d’être attrapés.
Toujours plus haut, telle semble être la devise paradoxale de la cathédrale enterrée, et nous retirons progressivement quelques couches de vêtements, que nous faisons renfiler quelques secondes plus tard aux enfants parce que le soleil vient d’être caché par un nuage. Une deuxième halte à la cafétéria fermée, de nouveaux efforts, quelques volées d’escaliers en portant la poussette et nous y sommes.
Un café à la buvette-point-de-vente-des- tickets se révèle être un « tinto », jus de chaussettes au mieux insipide et au pire imbuvable. Il est dommage de produire l’un des meilleurs cafés du monde pour en faire ça ; faudra pas que « El Gringo » compte sur nous pour crier qu’il est bon son café.
La cathédrale de sel est considérée par les Colombiens comme une nouvelle merveille du monde, c’est un lieu de pèlerinage très fréquenté.
Pour la partie purement culturelle, nous vous invitons à vous reporter à l’adresse suivante, c’est intéressant : http://www.catedraldesal.gov.co/

La visite est très bien organisée, lieu vraiment insolite. 1,5 km de galeries souterraines dans un sens, autant dans l’autre, que Bertille effectue sans renâcler, alors que Roch qui s’est endormi dans sa poussette pratiquement dès l’entrée ne se réveille qu’à 200m de la sortie.
Odeur de souffre, sol assez irrégulier, découverte d’une coupole de sel représentant le ciel et la terre, chemin de Croix très symbolique, nos pas nous mènent jusqu’à la cathédrale elle-même, à plus de 100m de profondeur, capable d’accueillir 4000 fidèles.
La « catedral de sal » originelle a été construite entre 1950 et 1954 dans des galeries exploitée deux siècles plus tôt (les Indiens extrayaient déjà le sel sur ce site à l’époque précolombienne). Longue de 120m, haute de 22m, d’une superficie de 5500m², elle pouvait contenir 8000 personnes mais elle a été fermée en 1990 en raison de problèmes structurels. La nouvelle cathédrale de sel a été creusée entre 1991 et 1995 à 60m sous la première, plus petite (elle ne peut accueillir que 4000 fidèles).
Une croix de 16m sur 10m surplombe l’autel (c’est la plus grande croix souterraine du monde), et du plus loin qu’elle puisse être vue (100m environ), elle apparaît cylindrique et très proche.

En fait il faut être à son pied pour en découvrir le secret. Elle est taillée en creux.
Vue l’heure à laquelle nous sortons nous décidons de zapper la visite du musée de la saumure pour ne pas rentrer trop tard à Bogota. Un conducteur de taxi super sympa nous conduit illico jusqu’au dépôt de bus et nous permet d’attraper un bus moderne et confortable.
De retour au Terminal Norte, nous attrapons le premier transmilenio qui passe et ne tardons pas à découvrir avec effroi qu’il ne s’arrête pas à toutes les stations ; avec un peu (beaucoup) de chance il va stopper à l’intersection avec la 127ème (la calle qui nous amène chez nous) ; que nenni, ni à celle là, ni à la suivante, ni aux deux prochaines…nous filons vers le sud et nous pouvons sortir du train fantôme au niveau de la 86ème. Sur le quai nous découvrons qu’il existe des expressos (du type que nous venons de prendre) et des omnibus s’arrêtant partout (les parisiens connaissent ça avec le RER, mais nous n’imaginions pas que ça avait été exporté).
De retour à « la casa », Roch dit son premier merci spontanné (petit geste de la main assorti d’un « assi » lorsqu’on lui donne quelque chose), puis son premier « Maman » au lieu de « Mama », et dit « encore ! »lorsqu’on le lance en l’air (que les mamans qui nous lisent se rassurent, c’était avant le dîner).Au moment de se coucher, Bertille demande pour la première fois un baiser à son papa. Un peu plus tôt elle a appelé son frère « Roch » et non plus « Daniel ».
Le lendemain, notre journée doit débuter de très bonne heure; dodo temprano.